PONSAS - Souvenirs d'enfance
C'est un tout petit village
Qui se blottit au fond du vallon
Pour se garantir des orages
Et des hommes sans raison !
C'est celui de mon enfance
Avec ses enchantements
J'en garde souvenance
Libre d'ennuis et de tourments.
Je revois ma vieille école
Où le Maître, d'autorité
Nous apprenait notre rôle
Face à l'arbre de la Liberté.
Et tout près, sa petite place
Toute grouillante de nos jeux
De la Vogue, les marchands de glaces,
Des Mardi Gras, les brillants feux.
Quand venait chaque Dimanche
A l'église nous allions
Marquer d'une pierre blanche
Nos grands jours de dévotion.
Nous y apprenions le catéchisme
Le curé riait de nos histoires
Mais ce n'était pas le même rythme
Quand nous maraudions ses poires !
Plus à l'écart était le Forêt
Abritant le petit cimetière
Où un jour j'eus le regret
D'y laisser mon petit frère !
Et le Riou, ce petit apôtre
Qui suit la rue d'un air pimpant,
A croire que l'un et l'autre
Se sont donnés au dernier vivant.
Il n'était pas toujours honnête
Pensant que tout lui était permis;
Quand il avait martel en tête,
Sans pudeur il quittait son lit.
Si Rochegude et Romanet
Restent sur leur hauteur
C'est qu'il n'y a rien à gagner
A fréquenter ce petit sauteur.
Et nos visites à la ferme Dugand
Quand grimpant le dur sentier
Nous allions boire du lait fumant
Sans avoir bourse à délier.
A la fin de notre course
C'était la Garenne et ses taillis
D'où montait le chant de la source
Et des oiseaux le gazouillis.
Jetant la morale aux orties
Et tout ce qu'elle nous enseigne
Nous revenions poches remplies
De noix et de châtaignes.
D'autres fois c'était des pommes
Que nous croquions à belles dents
Sans même nous douter en somme
Qu'Eve en avait fait tout autant.
Puis nous allions voir les faïenciers
Battre la terre, guider leur tour
En admirant ces fins ouvriers
Qui savaient se mettre au goût du jour.
Mais c'était auprès des fours
Que nous passions de bonnes veillées
Attendant chacun notre tour
Que nos châtaignes soient grillées.
Dominant ce beau paysage
La Madone sure de son destin
Adressait au village
Un salut chaque matin.
Que reprenaient les cigales
Quand venait la belle saison
Chantant la Paix idéale
Qui régnait dans le vallon.
En égrenant ces souvenirs
Qui me sont toujours charmants
Je ne résiste pas au plaisir
De vanter le charme de ses habitants.
Fernand Berthon
Fernand BERTHON natif de PONSAS, fut Maire de SAINT RAMBERT D'ALBON de 1925 à 1959. Aujourd'hui le collège de cette ville porte son nom. Ce poème à été composé pour son ami Roger PINET (ancien Maire de PONSAS).